Chroniques annemassiennes

Maurice Novarina a marqué Annemasse de son empreinte. Découvrons ensemble quelques-unes de ses réalisations sur la Commune.

Le travail de Maurice Novarina à Annemasse

 

Maurice Novarina débute après-guerre en tant qu’ « Architecte de la reconstruction ». Son style se reconnait à la dimension fonctionnelle des édifices et le dégagement des espaces intérieurs, aux lignes franches et épurées, à la sobriété des couleurs, à l’importance donnée à la lumière et à l’utilisation de matériaux  bruts et industriels tels que le bois, le béton armé, le verre et l’aluminium.

En tant qu’urbaniste, il réfléchit aussi à la place des bâtiments dans leur environnement et aux extérieurs, aux espaces verts notamment. Outre les bâtiments qu’il signe en tant qu’ architecte, il travaille à l’aménagement du quartier du Perrier en coopération avec d’autres architectes : Bancilhon, Plottier ou encore Levy. Ses créations prennent en compte les besoins des habitants : éducation, culture, sport, divertissement, etc.

 

 

La MJC centre un projet pour les jeunes

 

En 1952, les membres du Conseil Municipal d’Annemasse lancent le projet de construction d’un Centre culturel et sportif. Ils choisissent de le faire réaliser par l’architecte Maurice Novarina et la Mairie d’Annemasse sollicite le soutien financier de l’Etat. C’est un projet précurseur ; il est en effet prévu que ce lieu devienne une Maison des Jeunes et de la Culture, or les MJC en sont alors à leurs balbutiements.

Il faudra cependant attendre la fin des années 60, pour que le projet prenne forme.

 Novarina propose un bâtiment de 30 m x 18m, sur une parcelle entre le Clos Fleury et le Chemin du Salève d’une part et l’impasse des Rocailles d'autre part.

 

Ce bâtiment devait comprendre :

 

  • un sous-sol avec 3 salles, 4 ateliers, 1 réserve, des vestiaires, WC, lavabos, douches, chaufferie, dépôt, service et transformateurs.
  • un RDC avec une salle de restaurant, cuisine, dépendances, hall d’entrée avec bar et l’appartement du directeur.
  • un étage avec une grande salleune salle de musique, une salle de lecture, un bureau, un dépôt, un bloc sanitaire.

Initialement une bibliothèque était également prévue à l’étage mais elle n’est pas retenue dans la version définitive. Ces différents niveaux sont desservis par des escaliers internes et un imposant escalier de secours placé à l’extérieur.

 

Après la réception définitive de l'édifice en 1969, l'aménagement intérieur continue à évoluer car ce sont les besoins des habitants et usagers qui dictent l'agencement des locaux.

 

 

Une vision d'avenir : le Centre culturel ou Palais de la Culture 

En même temps que la MJC, un autre projet d’envergure est en réflexion : la création d’un « Palais de la Culture » qui puisse remplir les fonctions de Centre Culturel et de salle des fêtes. En décembre 1961, M. Novarina écrit ainsi au Maire d’Annemasse « je me permets de vous rappeler que vous avez reçu le projet de la Maison des Jeunes et que, dès que je serai en possession des contrats, je vous adresserai l’avant-projet concernant le Palais de la Culture que je présenterai à Monsieur Anthonioz, du cabinet de Monsieur Malraux ». M.Novarina en réalisera les plans mais faute de financements le projet ne verra pas le jour. Ce projet d’envergure devait être réalisé route de Bonneville, au lieu dit Châtelet, dans l'immédiate proximité de la MJC centre. Le projet prévoyait salle de théâtre avec scène aménagée, une salle de cinéma de 1100 à 1200 places, une salle polyvalente de 2000 places pour congrès et bals ainsi qu'un espace de 700 places pour des banquets.

 

 

 

 

Le Centre culturel et social du Perrier, actuellement Maison de Quartier Nelson Mandela

Novarina a conçu plusieurs immeubles du Perrier : rue du Buet, rue Savoies, avenue de Verdun, rue du Sentier. Il a aussi fait partie des architectes qui ont pensé l’aménagement du quartier et il a en tête les besoins des futurs habitants. Il imagine donc les plans d'un Centre culturel et social. Il prévoit d'y intégrer une Halte Garderie, des jardins d’enfants, une crèche familiale, un ring pour la boxe et une grande salle de spectacle. Seule une partie du projet architectural verra le jour mais son idée était visionnaire. Les bâtiments sont aujourd'hui occupés par la Maison de quartier Nelson Mandela, l'espace de vie sociale, le centre d'information de la petite enfance et la halte-garderie.

 

 

 

Le Vélo Club d'Annemasse

Les origines du Vélo Club d’Annemasse

La première mention d’un Vélo club à Annemasse remonte à 1897, sous la présidence d’Alexis Billard puis d’Ernest Gavard. Mais c’est en 1912 que la société est déclarée en préfecture sous le nom de Vélo club d’Annemasse, avec comme président Fernand Mieusset. Le 14 avril 1912, un premier championnat est organisé sur un parcours de 110 km. Le vainqueur sera Georges Berthet, cycliste de Gaillard, avec une moyenne de 26,5 km/h ! En 1914, le club participe ensuite à la création d’une première course d’importance : Annemasse-Bellegarde, surnommée la « Doyenne ». Mais la Première Guerre mondiale interrompt les activités du club qui ne reprendront qu’en 1919.

Les grandes courses

Dans les années 20, durant la présidence de M. René Mossu, plusieurs épreuves voient le jour: le Tour du Salève, Annemasse-Chamonix et  le critérium des As, qui sera gagné par le champion Eugène ChristopheAnnemasse-Bellegarde reprend et devient à partir de 1923 le rendez-vous de l’élite du cyclisme international. La Seconde Guerre mondiale vient de nouveau ralentir la progression du cyclisme annemassien, mais après la Libération, il reprend de plus belle. Le Tour de la Haute-Savoie est créé en 1949, avec le soutien moral et financier des autorités annemassiennes, dont le Maire de l’époque, Claudius Montessuit. L’itinéraire fait 270 kilomètres, les cyclistes partent d’Annemasse, vont jusqu’à Annecy, passent par Thônes, le col des Aravis, Megève , Saint-Gervais, Cluses, le col de Châtillon, le col des Gets, Morzine, Bioge, Vinzier, Evian, Thonon, Douvaine avec une arrivée à Annemasse. Ce tour aura du succès et servira même dès sa deuxième édition de course de qualification pour le critérium du Dauphiné et le Championnat de France. En 1955, nait aussi l’Omnium Franco Suisse des moins de 20 ans, en partenariat avec le Genève Olympique cycliste. La course se dispute en 4 manches avec deux courses, la course contre la montre à Genève et la course de côte à Annemasse. Au fil du temps, les modalités vont évoluer et le nom va changer. Elle devient ainsi le « Tour du Léman juniors » en 2012.

 

 

Les champions :

Au sein du club, on compte dès le départ de vrais compétiteurs et même quelques compétitrices, puisqu’entre 1949 et 1954, plusieurs membres de l’équipe féminine tentent la compétition. Le Vélo Club se distingue à plusieurs reprises, en 1951 au Championnat de France de poursuite olympique sur le vélodrome de Cherbourg,

Certains ont devenus Champions de France : Philippe Chevallier, champion de France junior route en 1979, Patrice Halgand, Champion de France espoir de Cyclo-Cross en 1994, Jérôme Coppel, champion de France CLM espoir en 2004, Martial Babytcheff, Champion de France CLM Masters en 2014. L’un deux est devenu Champion du Canada, Michaël Barry, champion espoir route en 1997 et un autre, Nicolas Fischer, est devenu Champion Suisse du contre la montre en 2008.

Un certain nombre sont devenus professionnels : Jean Gueguen, Emile Baffert, Louis Bisilliat, Gilles Locatelli, Jacques Michaud, Philippe Chevallier, Etienne Néant, Roger Maréchal , Patrick Clerc, Thierry Bolle, Pascal Robert, Cyril Fancello, Thierry Bourguignon, Michaël Barry, Christopher Newton, Therry Loder, Patrice Halgand, Christophe Manin, Jérome Coppel, Rémi Cusin, Jean Lou Païani, Frédéric Brun, etc.

Le circuit des Ecoles et la Nocturne d’Annemasse :

Si le Vélo Club d’Annemasse se fait connaître à l’extérieur, il ne faut pas oublier qu’Annemasse a eu aussi son criterium ! Il voit le jour en 1939, sous l’impulsion de René Magnin et prend d’abord le nom de « circuit des écoles » avant de devenir le grand prix « Dino Savi » en mai 1945. Dans les années 50, le circuit est modifié pour emprunter la piste cycliste autour du stade Albert Baud. Mais quelques années plus tard le parcours emprunte de nouveau les rues du centre-ville, passant par la rue de la gare, la rue du Mont-Blanc, la place Jean Deffaugt, la rue du Commerce, la place de l’Hôtel de Ville. Surnommée le « Cri Cri local », elle se déroulait en nocturne et marquait le début de l’été. De nombreux annemassiens applaudissaient les coureurs dans le virage près de l’ex-brasserie Centrale. Une édition particulièrement mémorable fut celle de 2004, quand le Tour de France démarra d’ Annemasse, avec l’organisation d’une soirée exceptionnelle, au cours de laquelle une paella géante fut proposée au public.